Transition

Création 2023/2024 – Soutien Drac Ile-de-France

Transition est un concert au cours duquel sons et images numériques se mélangent, dans un dialogue en constante évolution. Nous utilisons sur scène, en plus de nos instruments respectifs, de la matière sonore brute -bois, métal, outils, instruments traditionnels, pour la déformer, l’amplifier, la détourner- ainsi que l’outil électronique comme source sonore ou traitement du son en direct.

Labo de recherche #1- Espace Paul B., Massy

Nous nous retrouvons autour de grooves de diverses influences issus des musiques afro-américaines jusqu’à leur ramifications européennes actuelles, mais également d’inspirations de musiques traditionnelles. Dans le rapport à l’expérimentation sonore, nous nous inspirons également de travaux de musiques concrètes, répétitives et électroniques d’avant garde.

Au cœur du processus, l’idée est de représenter l’état de transition pour ce qu’il est en lui-même. Pas le simple passage d’un point A à un point B, mais une zone instable, plurielle et complexe. Elle est ici pensée à travers des allers retours permanents entre diverses dualités conceptuelles : de la matière brute aux instruments, de l’acoustique à l’électronique, du dissonant au consonant… Parfois plusieurs états peuvent exister simultanément. Ce spectacle se nourrit ainsi de nos réflexions sur le rapport de l’être humain à l’artefact et à la création, sur notre rapport à la technologie, et à la perception du son et des images. Au-delà de la scène, ce propos résonne avec notre façon d’être au monde et à notre environnement.

Comme en physique moléculaire, nous aimons l’idée que l’acte de transition passe par des émissions énergétiques, des radiations. Qu’ainsi notre discours poétique sorte des frontières du son pour aller irradier l’espace de la scène, de nos corps, et qu’à travers des écrans il se manifeste en des images animées qui viendront ajouter un contrepoint aux sons. Ainsi, c’est un spectacle total que nous tentons de penser où la scénographie, la musique et la vidéo seront intimement liés.
Transition se propose de faire entendre une entropie du processus créatif, sa propension à travailler une matière pré-existante et à la recomposer pour en dégager une originalité nouvelle, propre à notre époque et à notre singularité.

Scénographie

Nous imaginons un concert visuel et immersif qui permette au spectateur d’éprouver la sensation de transition. Ce passage d’état à un autre est suggéré au moyen de différentes sources : la musique, mais aussi les images, à l’aide d’une scénographie et d’un travail numérique spécifiquement conçus pour le spectacle. La rencontre entre Laureline Collavizza, metteuse en scène et Guillaume Buisson, ingénieur en imagerie numérique (Studios Ubisoft, PRG, Philippe Parreno…) nous inspire une scénographie répondant en direct à la musique jouée. Nous utiliserons un matériau visuel organique et technologique, en écho aux préoccupations du monde actuel, nous saisissant d’images du monde entier, comme une immersion transculturelle au coeur de notre démarche et de notre musique.

LE DISPOSITIF
Il donnera une deuxième vie à des écrans de différentes sortes, inutilisés et obsolètes – cathodique, numérique, noir et blanc et couleur. Ils seront répartis à différents endroits de la scène, individuellement ou sous forme de mosaïques. Un lustre d’écrans, pièce centrale de la scénographie, illustrera l’idée d’assemblage entre formes anciennes et actuelles; le lustre comme symbole de l’ancien (lumières chaudes, bougies) et les écrans, du moderne (leds, téléphones portables). Le dispositif répond aux notions de transitions technologique, avec la correspondance image et son, et écologique avec la récupération de matières inutilisées. Nous laissons la possibilité à ce décor d’être représenté en dehors du temps de concert, comme une trace artistique et une vie de l’oeuvre propre. Cette correspondance entre les écrans est un défi technologique dont s’emparera Guillaume Buisson.

LES IMAGES
La mosaïque d’écrans permettra de représenter une grande image composée de fragments (pixels). Les images pourront également circuler d’un écran à l’autre, créant ainsi un mouvement et laissant une trace, un vide entre chaque écran. C’est la partie manquante, le vide proposé qui symbolise la transition entre deux états : ce moment que l’on ne voit pas, mais que l’on imagine. Ou bien, sur le principe de la permanence rétinienne, chaque écran diffusera une partie de l’image en mouvement, créant une illusion d’optique propice à l’entrée en contact des spectateurs avec l’oeuvre.

LA LUMIERE
La scénographie nous sert de point de départ à la création lumière. Les écrans permettent de créer une lumière diffuse par moments et plus franche à d’autres, avec l’utilisation des pixels – témoins du monde moderne mais images déjà vintages pour ce monde en perpétuelle accélération. La notion de résonance au coeur du travail d’Hartmut Rosa venant ici appuyer nos idées scéniques.

Conception, musique : Snap Orchestra
Création numérique : Guillaume Buisson
Mise en scène, dramaturgie, scénographie : Laureline Collavizza
Production : Brouha art
Avec le Soutien de la Drac Ile-de-France
 
Calendrier de mise en oeuvre
2021 : Labo de recherche aux Cuizines de Chelles (77)
2022 : Labo de recherche et vidéo à Paul B. (91)
Automne 2023 : résidence à Paul B
Hiver 2024 : Résidences de création à Eragny (95)
Mai 2024 : Création